Vingt-cinq personnes résident à la Pension de Famille Coallia de la Feuillée à Châtillon-sur-Seine. C’est un “public” en “grande précarité et isolement social”. Voilà, c’est dit, le cadre est posé. L’idée de ce livre était justement de ne pas s’arrêter à ce cadre peu valorisant, mais de peindre un tableau en couleurs de la pension, avec la complicité des pensionnaires qui ont bien voulu se prêter au jeu d’un “atelier de paroles écrites”...

Extrait :

Plus tard, écoutant les enregistrements des ateliers et transcrivant sur informatique les confidences des uns et des autres, je prenais conscience du nombre de points restés en suspens dans les histoires. J’étais davantage face à un puzzle que devant un tableau. Je ressentais le désir d’en découvrir toujours plus, et pressentais que mes protégés me fourniraient encore de bonne grâce bien des pièces manquantes, mais pas toutes : le puzzle représentant leur parcours ne serait jamais complet. A vous, lecteur, d’imaginer dans les trous restés béants les bribes de vies inavouables ou reléguées à un oubli salvateur. Ou de leur laisser tout leur mystère...