par Dominique Romano
Vincent est un garçon qui a grandi à Vanvey, près de Châtillon-sur-Seine. Il raconte ses souvenirs d’enfance, la guerre qui l’a marqué pour toujours, l’école, l’internat, la vie à la campagne, les traditions et personnages marquants du village, l’apprentissage d’un métier, jusqu’à l’accident qui faillit lui coûter la vie...
Extrait :
Dans les années 1949-1950, le Père avait acheté une coupe de bois à La Forêt, petit village du canton de Recey-sur-Ource.
Dès les beaux jours, il profitait du trajet jusqu’à cette parcelle pour déposer Vincent, de bon matin, à un croisement entre deux routes, dont l’une rejoignait Bure-les-Templiers, le village où l’enfant passait, de temps en temps, de courtes vacances avec ses cousins germains. Le garçon devait alors parcourir cinq kilomètres à pieds pour s’y rendre.
Sur ce parcours en pleine nature, les bois et champs se succédaient en alternance. C’est le long de cette route, bordée des magnifiques paysages typiques du Nord de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne toute proche, qu’il a découvert la nature et le plaisir de marcher. Le chant de l’alouette n’était pas troublé par le bruit régulier de ses pas, il savait avancer en silence pour mieux observer. Il avait non seulement l’œil averti mais aussi l’oreille attentive à tous les bruits, même les plus infimes. A la belle saison, il pouvait entendre crépiter comme un feu lointain les épis de blé qui s’ouvraient sous les rayons du soleil naissant. Cela laissait présager une chaude journée.